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Présentation

Tiken Jah Fakoly
Tiken Jah Fakoly
Le Théâtre Granada - Salle Sylvio-Lacharité, 53, rue Wellington Nord, Sherbrooke, J1H 5A9Voir sur une carte

Catégorie: Musique

Les 3 décennies de carrière de Tiken Jah Fakoly se posent en 4 pierres angulaires d’une œuvre reggae claire, sans compromis, portée par un discours jailli du ventre du populaire africain dont elle a toujours été une caisse de résonance, à la fois en tant qu’avocat défenseur que poil à gratter.
Tout commence au tournant des années 90, à Odienné (Nord-ouest de la Côte d’Ivoire) où il étrenne la gravité de sa voix avec les Djélys, son premier groupe. Mais véritablement, la première pierre angulaire de la carrière de Tiken Jah Fakoly se dresse à Abidjan où Mangercratie (son premier album) bouscule la vieille hiérarchie reggae locale autant que les vieux « mangeurs » d’un pouvoir en pleine décadence dans une ambiance de fin de règne. La seconde pierre s’élève à Paris, au cœur de la France dont il tance le vieux système politico-mafieux dans Françafrique (son troisième album). C’est l’année où la Côte d’Ivoire, son pays, se déchire dans une guerre fratricide. Les siens ont perdu la raison, il l’a prédit en chanson, les fusils se rapprochent de sa maison. Il trouve refuge à Bamako sans être un réfugié, car l’Afrique qu’il a toujours chantée est une. Il y plante sa troisième pierre angulaire avec le bien nommé Africain (son cinquième album). Puis il y a la dernière pierre, celle qui stabilise toute l’œuvre, le sublime African Revolution (son septième album), révolutionnaire autant par son appel politique direct que par son approche musicale dépouillée et agréablement inattendue.
Braquage de pouvoir est le onzième album de cette trajectoire stellaire. Il va tout autant marquer les esprits parce qu’il fait beaucoup plus que résumer l’univers musical et politique de Tiken Jah Fakoly, il le concentre, posé sur les 4 fondamentaux du style fakolien (oui, assumons le néologisme autant que l’homme assume les constructions stables): la parole, la danse, l’ingénuité et le reggae root.
Il est évident que ces compartiments s’interpénètrent, se superposent, s’additionnent même parfois, sur tout quand ils sont ficelés dans les arrangements de vents de Guillaume Briard a.k.a Stepper, le plus jamaïcain des saxophonistes français, et saupoudrés des accords électro-afros des claviers de Mael « Loeiz » Danion.
Et voilà comment Tiken Jah continue de faire du Fakoly, un quart de siècle après Mangercratie. Quand on lui demande d’où il tire cette énergie sur une telle durée, il répond tout de go: « Militantisme! C’est le militantisme qui fait que je garde la force du combat ». Il parachève son raisonnement en citant pêle mêle la Révolution française, les communards, de Gaulle et la collaboration pour conclure: « l’histoire démocratique d’un pays comme la France a été longue et tortueuse. Moi, je crois toujours au réveil général de l’Afrique». Il ne faut pas non plus chercher loin les justifications de ce retour esthétique aux fonda mentaux de son « reggae africain», il en ressentait «l’appel», en même temps que nombre de ses fans.
Au football, le numéro 11 est un attaquant dont le rôle consiste à déborder la défense par la gauche avant de pénétrer dans la surface de réparation. Ce onzième album de Tiken est le parfait numéro 11, à porter le danger depuis les bords les plus à gauche jusque dans les centres timorés, modérés, voire immodérés, là où le moindre écart exige justice et réparation.
Les 3 décennies de carrière de Tiken Jah Fakoly se posent en 4 pierres angulaires d’une œuvre reggae claire, sans compromis, portée par un discours jailli du ventre du populaire africain dont elle a toujours été une caisse de résonance, à la fois en tant qu’avocat défenseur que poil à gratter.
Tout commence au tournant des années 90, à Odienné (Nord-ouest de la Côte d’Ivoire) où il étrenne la gravité de sa voix avec les Djélys, son premier groupe. Mais... suite >

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